Les frères Vaissier inventent le street-marketing, bien avant l'heure.
Ils font venir un éléphant de Belgique, l’affublent aux
armes de la savonnerie, passent leurs employés au savon noir et les couvrent de
plumes. C’est un cortège époustouflant qui parcourt les rues de Roubaix. Des
nègres d’opérettes cornaquant l’éléphant et distribuant des échantillons de
savonnettes chantent à tue tête “ avec le savon du Congo, vous ne ressemblerez
plus à un négro !!! ” Le succès et la fortune sont assurés.
Ce sont aussi les inventeurs des “ Cavalcades roubaisiennes ”
: ces manifestations ludico-commerciales. Celles de 1903 ont en partie financé
la construction de l’hôpital de Roubaix.
20 000 figurants déguisés entourant
les chars de toutes les corporations. Des “ trains de plaisirs ” bondés de
Parisiens venant, à Roubaix, assister à ces délires. A chaque événement, Victor
Vaissier invente un nouveau savon, un nouveau parfum sous la marque des
“ Princes du Congo ” avec l’éléphant pour emblème.
Eugène Motte, industriel et maire de Roubaix en 1903, renforce le
contrôle des manifestations populaires et organise la célèbre cavalcade
de 1903, à l’occasion de la pose de la première pierre du nouvel Hôpital
de la Fraternité. Organisée sur le modèle du défilé publicitaire de
1887, mis en place par le célèbre et richissime savonnier Victor
Vaissier, le public nombreux peut admirer le cortège des Géants du Nord
et des différentes corporations et sociétés de Roubaix.
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Les noces congolaises |
Ci-dessus, à droite : au pied du château Vaissier, les 18 reines de grâce et de beauté de la cavalcade de 1903 (publiée dans la Vie Illustrée). A gauche : Victor Vaissier déguisé en roi Makoko pour la cavalcade Le Congo à Roubaix en 1887 (fonds Nord Eclair).
Ci-dessous : le char de l'alchimiste dans le parc du château Vaissier.